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Stress des salariés : les signes qui ne trompent pas

Par Céline Tridon

Fatigue excessive, démotivation, perte de moyens, irritabilité… Ce ne sont que quelques-uns des symptômes d’un salarié stressé. Pour éviter que les choses ne tournent mal, sachez détecter les signaux et prendre les mesures qui s’imposent.

“Les entreprises de 10 à 50 salariés sont les plus exposées à la crise. C’est donc là que les salariés ont le plus de chance d’être stressés.” Le couperet tombe. Selon Pierre-Éric Sutter, président du cabinet spécialiste du risque social M@rs-Lab, “les dirigeants de PME détectent mal le stress de leurs collaborateurs, car ils n’y sont pas préparés.” En effet, le stress au travail suppose un décalage entre le travail que l’on attend d’un collaborateur et les ressources dont il dispose réellement. Installé dans la durée, ce mal-être peut prendre de graves proportions, aussi faut-il savoir le reconnaître. Certains signes ne trompent pas.

PME : les lettres du mal ?

Un salarié stressé semble toujours débordé : non seulement il ne peut plus faire face à sa charge de travail, mais le stress lui fait perdre ses moyens. Il arrive de plus en plus souvent en retard. Il est fatigué et ses relations avec les autres se dégradent de jour en jour. Plus irritable, il coupe la parole et perd facilement patience. Beaucoup moins ouvert aux autres, il se renferme sur lui-même et la moindre contrariété peut entraîner des colères noires ou des crises de larmes. Sa consommation de tabac, voire d’alcool, augmente de manière considérable. Son corps, aussi, tire la sonnette d’alarme : le collaborateur souffre de fréquentes douleurs à la nuque, dans le dos ou dans la poitrine, d’ulcères ou d’hypertension. Le repos ne parvient plus à le soulager de tous ces maux. Pierre-Éric Sutter parle alors de signaux “PME” : “P pour physique, M pour mental et E pour émotion : ces trois aspects de la personne sont affectés par le stress.”

Un dirigeant secouriste

Face à ces symptômes, le chef d’entreprise se doit de réagir. Il faut rechercher les liens possibles avec le contexte professionnel : une surcharge de travail, des objectifs trop flous ou encore des relations difficiles avec d’autres collaborateurs sont-ils la cause de ce mal-être ? “Le dirigeant est comme un secouriste, rappelle Pierre-Éric Sutter. Il doit supprimer le danger et agir pour le bien de la personne concernée.” Le réflexe à avoir ? Alerter le médecin du travail. Un geste non seulement bénéfique pour le collaborateur stressé, mais qui évitera au dirigeant que sa responsabilité personnelle soit engagée si jamais les choses tournent mal et se poursuivent devant un juge. “Enfin, n’oublions pas que le stress est comme une épidémie qui se transmet”, affirme le fondateur de M@rs-Lab. Aussi, le chef d’entreprise doit-il s’interroger sur son propre stress : ne communique-t-il pas ses propres peurs ? Manager le stress, oui, manager par le stress, non.

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