Ceux qui réussissent ont des compétences et quelques petits trucs qui font la différence. Lionel Dagot, un pro de la psychologie d’entreprise, révèle ces petits secrets.
Parfumez-vous !
En 2002, deux chercheurs (Sczesny et Stahlberg) ont proposé à une centaine de personnes de jouer le rôle d’assistant-recruteur pour un poste de manager. Les candidats – des hommes et des femmes portant différents types de parfum (masculin, féminin ou aucun) – étaient en réalité des comédiens formés par les chercheurs afin de se présenter de manière identique, selon un script bien précis. A la suite de chaque entretien, les pseudo-recruteurs devaient attribuer une note à chacun des candidats auditionnés.
Les résultats sont surprenants :
– Les femmes ne portant aucun parfum arrivent bonnes dernières.
– Viennent ensuite les hommes portant un parfum de femme : pour un poste de manager, qui requiert des qualités « viriles », ils n’ont manifestement pas le bon profil.
– Les meilleures notes ont été obtenues par les femmes portant…un parfum d’homme ! Le parfum masculin est donc de loin celui qui accroît les chances d’être embauché, que vous soyez un homme ou une femme! Un bon conseil : Mais attention Mesdames, si vous postulez à des postes traditionnellement dévolus aux femmes, restez fidèle à votre parfum, conseille Lionel Dagot. Les stéréotypes sexistes, mêmes inconscients, ont décidément la vie dure !
ZAPPEZ LES CHAISES
On pense mieux debout ! Ou en tout cas, plus rapidement ! C’est ce qui ressort d’une expérience menée sur une centaine de groupes de travail de 5 personnes. Tous devaient plancher sur la même problématique. La moitié de ces groupes disposait de chaises et de tables, l’autre moitié n’en avait pas. Il apparaît que les réunions des groupes « debout » ont été beaucoup plus rapides que celles des groupes « assis » (- 30% de temps passé en réunion). En revanche, la qualité des décisions prises par les deux groupes a été estimée identique par les chercheurs. Et, qu’ils aient été debout ou assis, les participants se sont déclarés tout autant satisfaits et solidaires des décisions élaborées par leur groupe.
Un bon conseil : Au travail, le temps, c’est de l’argent ! Oubliez le confort, vos équipes n’en seront que plus efficaces !
ECOUTEZ LES RAGOTS
Dans une étude basée sur l’analyse des conversations dans 2 grandes entreprises du secteur informatique, un chercheur a montré l’intérêt des ragots et autres bruits de couloirs pour aider les nouveaux employés à prendre leurs marques. Les informations ainsi glanées permettaient aux nouvelles recrues de bien comprendre la réalité des relations dans l’entreprise, de s’y adapter, et de ne pas commettre d’impair.
Un bon conseil : Un employé averti en vaut deux ! N’hésitez pas à flâner du côté de la machine à café, et ouvrez grand vos oreilles. Vous ferez plus rapidement partie de la grande et belle famille ( !) que constitue votre entreprise…
MIXEZ VOS ÉQUIPES
Dans le cadre d’un exercice de créativité, des chercheurs ont composé des groupes d’hommes (4), de femmes (4) et mixtes (2+2). Ils ont ensuite comparé le nombre d’idées formulées par les groupes, en 30 minutes.Il s’avère que :
– les groupes d’hommes et de femmes ont le même niveau de créativité (17 idées formulées en moyenne).
– les groupes mixtes sont beaucoup plus créatifs (25 idées en moyenne). Les chercheurs en concluent que la mixité produit de l’innovation.
Un bon conseil : Veillez la parité dans vos équipes ! Vous avez tout à y gagner.
VOYEZ PETIT
L’union fait la force, dit-on souvent. Cet adage ne prévaut pas forcément en entreprise. Il semblerait même que plus l’effectif d’une équipe est important, moins elle développe un fonctionnement propice à l’innovation. Des études ont montré que les petites équipes sont généralement plus novatrices que les grandes. Autre désavantage d’une grande équipe : la pression extérieure ne lui réussit pas. Si le niveau d’exigence d’innovation est fort, elle développe paradoxalement un fonctionnement favorisant l’immobilisme.
Un bon conseil : Pour une efficacité optimale, préférez 2 équipes de 6 plutôt qu’une seule de douze.
MÉFIEZ-VOUS DES CHEFS DE VOTRE ÂGE
Pour décrypter les liens entre l’âge des chefs d’équipes et celui des membres de ces équipes, des chercheurs ont demandé à des infirmières surveillantes d’évaluer les équipes qu’elles encadrent. Il en ressort que les jeunes surveillantes (moins de 40 ans) sont plus intransigeantes avec de jeunes équipes (constituées en majorité de personnes de moins de 40 ans). Ces jeunes chefs évaluent en revanche beaucoup mieux les équipes plus âgées (constituées en majorité de personnes de plus de 40 ans). A l’inverse, les surveillantes de plus de 40 ans notent mieux leurs jeunes équipes que les anciennes. Une conclusion s’impose donc: les chefs, quels qu’ils soient, estiment nettement mieux leurs subalternes lorsque ceux-ci sont d’une génération différente de la leur.
Un bon conseil : Si vous avez le choix, optez pour un poste où vous travaillerez avec un chef plus jeune ou plus âgé.
METTEZ-VOUS AU VERT
L’ambiance de votre bureau influe sur vos performances. Pour les optimiser, voici quelques astuces, dont le bien-fondé a été scientifiquement prouvé : – Bannissez le rouge ! Il interfère sur l’humeur des employés (après tout, pourquoi pas, puisqu’il réussit à mettre les taureaux en colère ?!). Préférez une tonalité bleu-vert, qui apparemment, engendre un excellent état psychique ! Une petite précision toutefois : la couleur du bureau affecte l’humeur des employés, pas leurs performances. Celles-ci restent identiques, quelle que soit la couleur des murs, précise Lionel Dagot. – Usez et abusez des plantes vertes ! Selon une étude réalisée dans un service hospitalier, la présence de plantes d’intérieur dans une pièce occasionne une diminution de 25% des plaintes liées à des symptômes tels que fatigue, maux de tête et gorge sèche. Plus précisément, les chercheurs notent une diminution de 34% des plaintes parmi les soignants qui passent la majeure partie de leur journée de travail dans la pièce, contre 17% pour ceux qui y restent moins de la moitié de leur journée. En plus, les responsables du service où a eu lieu cette étude ont constaté une baisse significative des arrêts maladie de courte durée. A quand les plantes vertes remboursées par la sécurité sociale ?