Par Cécilia Gabizon
Capture d’écran d’une annonce vidéo sur Dailymotion. Crédits photo : FRANCK PRIGNET/Le Figaro Magazine
Les réseaux sociaux sont désormais des outils indispensables pour cultiver son réseau et décrocher un job.
Aux États-Unis, 26 millions de personnes assurent avoir trouvé leur travail par Facebook ou Twitter! Un travailleur sur six, si l’on en croit les chiffres publiés par le site Mashable. Les réseaux sociaux, construits sur la vie intime et la conversation… sont devenus des réseaux tout court. Où l’on s’informe des opportunités, où l’on fait valoir ses qualités. Quant au réseau professionnel LinkedIn, il explose littéralement… En France, le phénomène s’amorce tout juste. « Un Français sur deux déclare aujourd’hui que le développement d’Internet a rendu plus facile qu’avant la recherche d’emploi, seuls 12% estimant que cela l’a rendue plus difficile et 38% que cela ne change rien», selon le sondage CSA réalisé pour l’observatoire Orange Terrafemina et rendu public ce mercredi.
Le Net a décloisonné les offres. Quelque 43% des internautes ont envoyé une candidature spontanée par Internet tandis que 31% disent avoir trouvé un emploi grâce à une annonce sur Internet. Comme on pouvait le pressentir, les jeunes cherchent avant tout sur la Toile. Près de 48% des 25-34 ans et 40% des 18-24 ans disent avoir trouvé leur job ainsi. L’emprise du Net est encore plus forte pour les commerçants et chefs d’entreprise: 52% affirment avoir été recrutés par une annonce en ligne. Globalement, les salariés du privé trouvent plus facilement leur job sur le Net que ceux du public. La plupart des candidats cherchent sur les sites habituels, de l’ANPE aux sections de recrutement des entreprises. Ils commencent aussi à utiliser les moteurs de recherche spécialisés.
Apprendre à se mettre en valeur
Les femmes misent tout particulièrement sur le Net pour conjuguer vie familiale et carrière. Elles investissent notamment les réseaux professionnels. À ce jour, ils ne concernent qu’un Français sur dix et semblent plus voués au relationnel qu’à la prospection active: «45% des utilisateurs de Viadeo ou LinkedIn déclarent ainsi les utiliser avant tout pour être en contact avec leurs collègues ou anciens collègues, et 15% disent, eux, partager des expériences professionnelles avec des personnes de leur métier, une façon de dire que ces réseaux restent avant tout sociaux, avant d’être professionnels», souligne l’Observatoire Orange Terrafemina. Quelque 22% déclarent tout de même l’utiliser pour entrer en contact avec de possibles futurs employeurs, tandis qu’une proportion non négligeable (16%) dit consulter des profils en vue d’une future embauche.
Mais les recruteurs ne s’en tiennent pas toujours aux réseaux dédiés. D’un clic sur Google, ils scrutent désormais toute notre empreinte numérique. Et petit à petit, les candidats réalisent qu’il faut gérer leur image et leur carrière sur les réseaux sociaux. Il faut désormais miser sur soi comme sur une marque. Car les recruteurs examinent surtout… la photo des profils, à en croire une étude américaine, et le premier poste pour procéder à une première sélection. Il faut donc apprendre à se mettre en valeur avec un CV inventif, une e-réputation soignée et un réseau bien entretenu.
Booster son CV
Le CV a ses modes. Désormais, dans certains métiers du Web ou créatifs, il faut être résolument numérique. Le jeune Augustin Duval s’est construit un curriculum interactif aux allures de profil Facebook qui a fait le tour de la Toile. Le CV, qu’il soit sous forme de vidéo ou de blog, doit attirer l’attention. Des dizaines de sites proposent d’ailleurs les outils pour se bâtir un CV numérique inventif. Reste ensuite à le poster sur la bonne plate-forme. Car sur le Web, que l’on soit architecte ou fonctionnaire, chacun a son île.
Gérer sa e-réputation
La e-réputation est devenue cruciale. «On peut le déplorer. Mais tous les recruteurs ou presque jettent maintenant un œil sur les réseaux sociaux, pour mieux connaître les candidats», reconnaît Véronique Morali, la présidente de TerraFemina. Ils n’apprécient guère les commentaires dépréciatifs sur un précédent employeur, les commentaires racistes ou encore les photos déplacées. Ils découvrent souvent aussi que le candidat a usurpé des compétences. Mais s’ils sont 67% à écarter un candidat après avoir consulté le Net selon les chiffres de Recrutement 2.0, beaucoup, à l’inverse, confortent une impression positive, après avoir découvert le candidat sous ses multiples facettes numériques. Ils se montrent sensibles à sa créativité ou encore aux commentaires positifs postés par d’autres.
Miser sur les APP
Les APP pour chercher un emploi sur Facebook et Twitter, ou encore sur son téléphone mobile se multiplient. Oh my job! beKnown, market place, work for us… sur le réseau social, Tweetmyjobs, Twit jobesearch sur Twitter, job around me… sur le téléphone.
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