Par infoDSI.com
Dans le secteur IT, presque un cadre sur cinq admet que le profil d’un candidat sur un réseau social l’a conduit à ne pas recruter la personne. Cette résultat est dévoilée par l’enquête annuelle réalisée par le réseau Eurocom Worldwide. Le secteur IT n’est pas spécifique à d’autres et ce résultat corrobore celui publié dans une enquête réalisée par le cabinet Robert Half Réseaux sociaux : comment réagissent les recruteurs face à un détail gênant sur un candidat ? (Réseaux sociaux : comment réagissent les recruteurs face à un détail gênant sur un candidat ?) selon lequel 32% des recruteurs français décident alors d’exclure le candidat du process de recrutement (avec ou sans explication) suite à une visite sur les réseaux sociaux.
Une enquête similaire conduite l’année dernière par Eurocom avait permis de déterminer que près de 40% des entreprises consultent le profil des postulants sur différents médias sociaux. Cette année les résultats montrent que certains dossiers sont purement et simplement écartés pour cette raison.
« Dans les années à venir, beaucoup d’entre nous seront confrontés à ce qu’ils rendent public aujourd’hui sur différentes plateformes sociales. Le fait qu’un recruteur sur cinq écarte des postulants sur la base de ce qu’il découvre sur internet est un indicateur très fort de l’impact de ces nouveaux médias dans la vie de tous les jours » considère Mads Christensen, directeur du réseau Eurocom Worldwide.
Les résultats de l’enquête 2012 révèlent également que même si presque la moitié (49%) des cadres du secteur s’attend à ce que leur entreprise augmente les investissements en matière de médias sociaux, plus de la moitié (57%) avouent qu’ils sont incapables d’en mesurer avec précision le ROI. Seulement 23% affirment pouvoir quantifier précisément les résultats obtenus dans ce domaine.
L’enquête montre également que 74% des sondés considèrent les activités de communication en ligne comme très ou assez importantes pour la SEO (Search Engine Optimisation).
Les participants à l’enquête ont également été interrogés à propos de la source principale de contenu pour les médias sociaux. La grande majorité (78%) cite des sources internes. Les agences de relations publiques généralistes sont la deuxième source la plus importante, avec 12%. Les agences spécialisées en marketing digital ou publicité représentent les 10% restants.
Parmi ceux dont l’entreprise publie un blog, 57% affirment que sa fonction principale est de faire connaître l’entreprise ou de la positionner comme leader sur un sujet. Presque autant (55%) déclarent que son objectif est d’améliorer l’interaction avec les clients. 37% lui prêtent aussi des fonctions de SEO et 36% pensent qu’il leur permet de participer à des débats touchant à leurs industries respectives. Les raisons principales invoquées pour ne pas bloguer sont que cela prend trop de temps (42%), que cela n’apporte aucune valeur (20%) ou tout simplement que les risques d’effets négatifs sont trop grands (14%).
Le média social le plus populaire dans le secteur IT reste LinkedIn (74%). Viennent ensuite Twitter (67%) Facebook (65%) puis YouTube (56%). Seulement la moitié des sociétés ont un processus formel pour surveiller ce qui est dit à leur sujet dans les médias sociaux.
Faut-il donner accès à ses pages personnelles ?
Ces différentes enquêtes posent aussi un problème nouveau : Un employeur est-il en droit de demander les codes d’accès aux pages personnelles d’un candidat sur les réseaux sociaux sur lesquels il est présent ? La question n’est pas seulement théorique ou jurique, mais bien réelle. Dans un article intitulé Would You Give a Potential Employer Your Facebook Password?, le magazine Américain The Atlantic révèle des cas qui seraient loin d’être isolés et seraient pratiqués par des entreprises. D’autant plus qu’aux Etats-Unis, l’utilisation des informations glanées sur les réseaux sociaux est plus fréquente qu’en France : 95 % des employeurs confirment y faire appel.
Cett pratique est devenue si fréquente que certains Etats se sont penchés sur la question et ont passé des lois pour empêcher de telles pratiques. C’est le cas de l’état du Maryland en janvier dernier (House Bill 364 (pdf) pour empêcher les discriminations contre les candidats qui refusent de donner l’accès à leur pages personnelles et de l’Illinois qui a voté une loi similaire au début de ce mois (House Bill 3782). Des initiatives qui pourraient peut-être faire réfléchir le législateur français.