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Quelle (r)évolution pour la fonction RH ?

Le 1er gala des ressources humaines organisé par l’Agora des RH et de la formation le 10 mai dernier a été l’occasion de présenter les résultats de l’étude menée en partenariat avec l’Agora, les étudiants du master 2 RH de l’IGS et Focus RH, sur l’évolution de la fonction RH de 1990 à 2010. Retour sur les principales conclusions.

« La nature de l’évolution de la fonction RH ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels RH, commencent les étudiants. 47 % des professionnels interrogés voient une évolution faite de plusieurs événements successifs, et 49 % une évolution continue. » Parmi les facteurs d’évolution, les répondants citent respectivement les nouvelles technologies, le contexte économique, l’internationalisation et la complexification de la législation. Les domaines qui ont le plus évolué, selon les professionnels ayant 10 ans d’expérience et plus ? De loin le juridique (44 %), devant la gestion de carrière (27 %), le recrutement (13 %), la formation (11 %) et les systèmes de rémunération (5 %).

Ce qui est sûr pour 34 % des sondés, c’est que l’évolution la plus significative sur les 20 dernières années concerne le passage du RH administratif au “HR business partner”, au RH stratégique. Olivier Dusserre, directeur de l’IGS, confirme : « Notre principale préoccupation est de former nos étudiants à être de véritables business partners, capables de comprendre où va la bateau, quelle est la stratégie de l’entreprise. Ils n’en seront que plus crédibles auprès des salariés. »

Nouveau rôle RH

En ce sens, 66 % des sondés estiment que leur pouvoir de décision est devenu plus important au sein de l’entreprise ces dernières années ; 71 % participent au comité de direction. Ce qui a changé pour amener le RH vers ce statut ? « D’abord le rôle des RH au sein de l’entreprise, commentent les étudiants de l’IGS, ensuite, ses missions, les compétences requises, les outils et la structure du service RH. » Une évolution qui reste néanmoins à nuancer selon le contexte, la taille et le secteur de l’entreprise, préviennent les étudiants. Parmi les enjeux les plus développés dans les entreprises aujourd’hui, l’étude fait état des réorganisations et des restructurations (réduction des coûts), de la gestion des talents et de l’évaluation de la performance (gain de performance) et de la sécurité et de la santé au travail (obligations légales). Les étudiants ajoutent : « Le DRH est partie prenante de la stratégie globale de l’entreprise. Mais en fonction du contexte, il est plus souvent initiateur de la stratégie RH que de la stratégie globale. »

Collectif, individuel et international

Autre tendance de fond soulignée par l’étude : le passage du gestion du collectif à une gestion de l’individu. Les RH doivent désormais optimiser l’offre de l’entreprise pour fidéliser les salariés et faire face, notamment, aux nouvelles règles du jeu imposées par la génération Y. De nouveau métiers émergent : le marketing RH, les responsables compensation and benefits, les campus managers, les talent managers ou encore les responsables diversité. Autant de nouvelles fonctions qui visent à attirer et fidéliser les talents.
Enfin, l’internationalisation des organisations entraîne une nouvelle répartition des pouvoirs en entreprise. Les RH doivent composer et trouver une cohérence entre la stratégie globale de l’entreprise et le respect des spécificités locales. « Il faut en permanence accepter que l’on ne fasse pas toujours de la même façon dans différentes organisations d’un même groupe, atteste Pascal Laurent, DRH chez LVMH Frangrances brands. Il faut savoir faire fonctionner des équipes dont les habitudes de travail ne sont pas les mêmes. Par exemple, un japonais n’évaluera jamais de la même façon qu’un américain. » En définitive, les étudiants font état d’une évolution de la fonction plus que d’une révolution. Ils concluent : « Le DRH du futur devra collaborer avec les autres services, communiquer en interne avec pertinence, observer les pratiques extérieures à l’organisation et, surtout, contribuer à la performance ; s’ériger en centre de profit et non de coût. »

Brice Ancelin

Crédit photo : Fotolia.com

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